Restaurant, Le Bien-Aimé célèbre l’art de la gastronomie française (fermé)
De son bisaïeul, Louis XIV, qui possédait un estomac trois fois plus grand que la normale, Louis XV dit le Bien aimé hérita de l’amour de faire bonne chère. Néanmoins à l’inverse de ce grand père bâfreur, connu pour son goût des repas démesurés et interminables – un souper pouvait comporter près de 100 plats en huit services – son héritier décida de rompre avec la tradition.
Le descendant du Roi Soleil aimait à se restaurer sans cérémonie, en petit comité, dans ses appartements. Des repas qu’il lui arrivait parfois de préparer lui-même ou avec ses amis. Sa femme Marie Leszczynska, ses maîtresses, dont Madame de Pompadour, son entourage proche étaient généralement de fins palais inspirateurs de nombreuses recettes.
Le Bien-Aimé apporta beaucoup à la cuisine moderne : repas moins copieux, plats moins riches, saveurs plus simples…
Le restaurant dans lequel nous nous rendons aujourd’hui, baptisé du cognomen de Louix XV rend hommage à tout cela mais aussi à l’époque des lumières et aux cuisiniers de la cour. ??gé d’un mois à peine, le Bien-Aimé est le fruit de la rencontre entre Salim Jaidi, homme d’affaire et gastronome américano-marocain et du sympathique et talentueux Chef Régis Versieux.
lieu
Une grande baie vitrée sur la rue d’Anjou dans le très chic huitième arrondissement de Paris, attire le regard. A l’arrière de la vitrine, de l’autre côté de la rue, se devine un décor atypique pour l’époque.
La porte passée, les fastes jadis réservés aux salons de la grande noblesse française, au Château de Versailles ou encore aujourd’hui aux palaces historiques parisiens, se dévoilent : moulures dorées, chandeliers, miroirs, répliques de peintures d’époque et meubles, tous réalisés par des artisans ayant exercé dans le plus beau Château de France.
Table ronde ou carrée, banquette ou chaise confortables, le choix est très agréablement offert au client.
chef
Régis Versieux a travaillé aux côtés de grands hommes de cuisine dont le père de la cuisine moderne Joël Robuchon notamment à l‘Atelier Saint Germain, à la Petite Cour à Saint Germain des Prés, chez Lucas Carton ou encore au Meurice avec Yannick Alleno …. Quelques très beaux noms pour ce chef prêt à relever le défi.
Côté sucré, Julien Oliveira, seulement 28 ans, propose des créations en adéquation avec le lieu et la cuisine du chef. Ses desserts à l’assiette sont colorés, culottés et généreux.
cuisine
Technicien et esthète Régis Versieux propose une cuisine gastronomique française revisitée. Ses plats puisent leur inspiration dans les grands classiques.
Dans nos assiettes un fil rouge, sorte de métaphore visuelle aux légumes, fruits et fleurs du potager du hameau de la Reine et des jardins du Château de Versailles.
De l’entrée au dessert l?????il du visiteur se laisse séduire par la technicité des tailles des légumes, de la découpe des viandes, du crabe…
Côté papilles les produits sont respectés, mis en valeur. Les viandes et crustacés sont goûteux, les sauces et assaisonnements justes, appropriés, exhausteurs de saveurs et les desserts créatifs et copieux.
Une jolie signature à découvrir et à suivre de près.
Une flute de Roederer Brut Premier précède le repas.
entrée
Crabe Royal façon sashimi finement assaisonné à l’huile de Combawa et citron caviar
Quel délice pour le palais et avant tout les yeux. Ce plat digne d’un tableau soulève l’admiration et enchante le regard. Fraîcheur et cuisson idéale du crabe assaisonné à la perfection. Tout a sa place ici. De quoi juste émerveiller les papilles.
Asperges vertes, Gratin inversé et Colonnata
Là encore justesse de la cuisson du légume et gourmandise pour le gratin.
plat
Volaille de Bresse, salsifis et cages de Pomme de Terre servie avec un Bordeaux supérieur Domaine des Collines 2009
Sophistication pour ces mets traditionnels et souvenirs d’enfance. Des salsifis glacés au beurre, parfaitement cuits, des cages fines, dorées et croquantes à souhait. Un duo de viande au mariage heureux, au goût franc.
Joue de Veau façon blanquette
Viande fondante, belle caramélisation, petits légumes parfaitement cuits, originalité de la sauce étonnement légère
dessert
Thé matcha en alliance avec le safran et le citron
Jolie idée que ce mélange à l’esthétique bucolique qui pourrait être servi en plus petite quantité et en version un peu plus légère compte tenu de ce très bon repas.
Douceur chocolatée, croquante et fondante
Du cacao en voici en voila, là encore servi avec une grande générosité. C’est bon !!!
prix
De prime abord, les prix pourraient sembler un peu altiers.
De bons produits, un chef talentueux et une brigade qualifiée. Le service est agréable, chic sans être ampoulé. Ajoutez à cela le somptueux décor et les conseils d’un jeune sommelier avisé et vous tomberez sur un prix assez juste.
Menu midi : amuse bouche, entrée, plat, dessert du jour 54??? – menu dégustation : amuse bouche, 2 entrées, 2 plats, 2 desserts 140??? – A la carte : entrées entre 28 et 42??? – plats 39 à 58??? – desserts 18???
Carême définissait le vrai CUISINER ainsi :
Le palais fin et délicat, (…), une tête forte et productive, en un mot, un être adroit et laborieux
informations pratiques
Le Bien-Aimé
28 rue d’Anjou
75008 Paris, France
Tél : 01 42 65 45 99
Ouverture du mardi au samedi de 12h00 à 14h30 et de 19h30 à 23h00