Les marchés alimentaires de Paris
En matière d’alimentation, les parisiens s’approvisionnent de manière un peu différente des habitants des autres régions françaises.
Un quart des dépenses alimentaires de la capitale est fait dans les magasins de détail. Les achats en hypermarchés et hard discount y sont moins importants qu’ailleurs en France (source insee).
A Paris, la structure économique est encore différente. Les commerces sont plus nombreux et de tailles inférieures à ceux du reste du territoire.
Le niveau de vie y est supérieur et permet l’accès à des produits un peu plus chers car, en plus de tout cela, les citadins, portent, une attention plus particulière à ce qu’ils mangent. Une sorte de compensation à un mode de vie un peu trop urbain.
histoire des marchés parisiens
Le premier d’entre eux, le marché Palu nait sur l’île de la Cité. Au Vème siècle il est transféré place de Grève (actuelle place de l’Hôtel de Ville), mieux protégée contre les inondations de la Seine.
Au début du XIIème, Philippe Auguste fait construire une structure intégrée à la ville. Ce sont les Halles. Elles resteront en fonction près de 800 ans. Le marché se développera au fil des années : marché de gros, commerçants locaux, puis marchands des différentes provinces françaises et à la fin du siècle, sous Philippe de Hardi, commerce de détail.
Créés en majorité au XVII ème et XVIII siècle pour désengorger les Halles (cf le ventre de Paris – Emile Zola), les marchés alimentaires parisiens, tels que nous les connaissons aujourd’hui, sont près de 100 à approvisionner la capitale.
Au milieu XXème siècle, les Halles dédiées au commerce de gros, sont transférées au MIN ( Marché d’Intérêt National) de Rungis en raison des difficultés de circulation, de la difficulté à maintenir de bonnes conditions d’hygiène et de travail. Le développement de la vente en dehors des pavillons, et les importations, affaiblissent la compétitivité du lieu. L’offre et la demande ne s’équilibraient plus.
aujourd’hui
On dénombre 69 marchés découverts dont 3 marchés biologiques :
Batignolles, Brancusi, Raspail – ouverts généralement de 7h à 14h30 en semaine et de 7h à 15 le samedi et le dimanche.
La demande des franciliens en matière de produits biologiques est la plus importante de notre pays avec celle de la Normandie et du centre. Néanmoins, malgré la demande, la région consacre, à fin 2010, moins de 1% de sa surface agricole à ce mode de production (source Billen et al., 2010).
Outre ses effets positifs sur notre alimentation, l’agriculture biologique contribue à la rarefaction des produits chimiques dans nos sols, dans l’air, et dans les nappes fréatiques (voir site de l’Agence Bio pour plus d’informations).
Mais aussi 13 marchés couverts – ouverts du mardi au samedi toute la journée et le dimanche matin.
Leur rôle
Cette forme commerciale non sédentaire séculaire, outre son objectif premier de nous approvisionner en aliments frais, offre accès à des produits devenus plus rares au fil du temps du fait du départ de beaucoup de commerces spécialisés : fleuristes, poissonniers, charcutiers, crémiers…
Elle permet de compléter, de manière qualitative, l’offre de la grande distribution qui a vu son nombre de points de vente intra muros augmenter de 77% en 10 ans (source APUR).
Pour être en bonne santé, il nous faut consommer des produits frais « bruts » plutôt que des aliments transformés par l’industrie alimentaire, les marchés sont donc essentiels.
Les marchés alimentaires constituent une alternative tarifaire aux prix relativement élevés proposés par la grande distribution dans Paris (cf problème de concurrence dû à la domination du groupe Casino. Cet état de fait lui permettrait de maintenir des marges sans doute très élevées en l’absence de concurrents pour faire baisser les prix. L’enseigne de Saint Etienne détient pratiquement 62% des points de vente de la grande distribution dans paris intra-muros -source Mairie de Paris).
Le marché alimentaire est avant tout un lieu où nos 5 sens se trouvent stimulés : vue, ouie, odorat, toucher, goût..
Des rues, des allées dans lesquels nos perceptions changent tout au long de l’année, fonction des saisons et des produits qui l’accompagnent.
Un lieu convivial, de proximité et de rencontres entre toutes les couches sociales.
Il y règne une ambiance particulière, chaleureuse, gaie et, encore parfois, survoltée.
Les parisiens l’adorent et, en cette période d’élections, les politiques en font leur terrain de jeu privilégié.
Les citadins parisiens aiment leurs marchés !
Et vous ?