Finale MOF pâtissier 2018 (3/3), 20 questions au chef Fabrice Danniel
Finale MOF pâtissier 2018 (3/3) 20 questions au chef Fabrice Danniel
Durant 30h 1/2, réparties sur 3 jours ils ’?uvreront? pour le titre de MOF 2018
Le thème : hier, aujourd’hui, demain.
Trois d’entre eux, venus d’horizons très différents, Nicolas Boucher ’ maison Dalloyau, Nicolas Paciello ’ l’Hôtel Prince de Galles et Fabrice Danniel – institut Le Cordon Bleu, ont accepté de se prêter au jeu d’une interview. 20 questions posées en face à face, identiques pour tous.
Fabrice Danniel, Directeur Adjoint des Arts Culinaires – responsable du département Pâtisserie à l’institut Le Cordon Bleu Paris est le dernier de nos trois finalistes à répondre à mes questions.
Découvrez l »interview du chef pâtissier exécutif de la maison Dalloyau, Nicolas Boucher
Découvrez l’interview du chef pâtissier de l’Hôtel Prince de Galles Paris, Nicolas Paciello
Lire aussi : Concours du Meilleur Ouvrier de France (MOF) Pâtissier, décryptage
my little recettes : à quel âge avez vous découvert le col bleu blanc rouge ?
mlr : que représente le titre à vos yeux ?
mlr : quels MOF vous ont inspiré ?
mlr : d’autres concours à votre actif ?
Lorsque je travaillais dans des restaurants deux ou trois étoiles Michelin, la pression était énorme, le challenge était quotidien.
Le BTM en fut un également, à une autre échelle.
Pas de concours donc, au sens propre du terme mais des postes, un travail, des responsabilités qui me placent dans une situation de concours perpétuel depuis le début. Tous les jours je suis dans la recherche, le développement, l’innovation….
mlr : les raisons de votre présence ici ?
L’envie de continuer de transmettre des connaissances, de faire évoluer le produit sont d’autres raisons.
L’envie de vouloir participer à l’évolution de notre métier. Il y a quelques années la pâtisserie était la dernière roue du carrosse. Regardez aujourd’hui.
La transmission, la découverte, l’évolution de notre métier et les valeurs du concours sont des choses qui me portent depuis le début. Je suis ici pour tenter de les matérialiser.
Je suis là pour me challenger sur l’interpretation d’un produit, apporter ma vision au sujet donné, transmettre ma sensibilité.
mlr : quand avez vu su que vous postuleriez au MOF ?
C’est en rentrant en France que j’ai saisi l’opportunité de m’y inscrire. André Cointreau, président du Cordon Bleu était totalement d’accord sur le fait de cumuler mes nouvelles fonctions à la préparation du concours. Il avait déjà soutenu, en autre, et en sucré : Laurent Duchêne. Nicolas Bernardé et Nicolas Jordan en glacerie.
mlr : avec quel sentiment êtes vous sorti des qualifications ?
Cette épreuve était l’aboutissement d’un très grand challenge : celui de travailler sur mes forces mais aussi et bien entendu mes faiblesses pour parvenir à en faire quelque chose de positif. Je vais être honnête, un produit m’a posé problème lors de ma préparation aux qualifications. J’ai mis beaucoup de temps à trouver comment le traiter. J’ai dû aller chercher la personnalité que je voulais y mettre et avancer.
Passer un tel concours demande énormément de préparation, d’endurance, c’est très complexe. Lorsque je suis sorti j’étais vidé – sourire.
mlr : comment abordez-vous cette finale ?
Au delà du cahier des charges d’une précision horlogère, nous sommes attendus sur des choses nettes, précises, qui nous ressemblent .
mlr : les nouveautés 2018 ?
mlr : les 3 jurys seront composés de MOF et de non MOF, les plus sévères à votre avis ?
mlr : quelle balance entre savoir faire et mental ?
Je suis marathonien. Ceux qui ont déjà couru une telle distance le savent ; à un moment donné il y a un mur physique. Je l’ai pris en pleine figure lors de ma première course. Oui mais voilà, je voulais terminer la course. Le mental a pris le dessus sur le physique. J’ai passé la ligne en pleurant mais j’y suis arrivé. Aujourd’hui je suis en finale du Meilleur Ouvrier de France et cela très certainement m’aider – sourire.
Il n’y a pas de secret. Il faut être ultra préparé, très organisé, savoir comment pallier l’inconnu. Il faut avoir un mental fort, être capable, dès le début, de s’adapter à un nouvel environnement, à un espace et à un matériel inconnus. Il faut tenir physiquement et psychiquement alors que le temps est compté pour tout.
Le mental est clé mais en réalité, tout est en lien.
mlr : quelle discipline pour préparer la finale ?
Mon entraînement, à quelques mois du jour J se faisait 6 jours / 7. A quelques semaines de l’épreuve je suis passé à 7j/7j. Je fais en sorte de programmer ma tête pour rentrer le plus rapidement et le plus automatiquement possible dans l’organisation millimétrée que demande la finale.
On ne peut pas faire un produit le mettre de côté et passer à autre chose. Je les travaille constamment. Ainsi je vois les optimisations possibles. Je goûte, je regoûte, je fais évoluer en permanence. C’est un peu comme une préparation à des Jeux Olympiques. L’entrainement est intense, sur la durée, mais le jour J chaque détail sera important. Il faudra également être capable de prendre du recul . Ne négligeons pas le corps. Il faut que tout tienne le jour du concours. La sophrologie est un apport précieux à ma préparation.
mlr : qui sont vos coachs ?
mlr : et ceux qui vous soutiennent le plus ?
mlr : outre le temps, quel budget avez-vous investi ?
mlr : votre employeur vous soutient-il ?
Les équipes nous aident beaucoup également. Elles nous soutiennent. Certains chefs travaillent plus pour nous laisser du temps pour notre préparation. Le Meilleur Ouvrier de France est une émulation pour tous au sein de l’institut.
mlr : qu’a insufflé Pascal Caffet, nouveau président des MOF pâtissiers confiseurs à ce concours ?
mlr : qu’est ce que le public ignore ?
mlr : en cas de gain de col bleu, blanc, rouge ?
La matérialisation d’un parcours global fait en ayant toujours gardé le même fil de valeurs.
L’engagement de porter ce col fièrement et de promouvoir les valeurs de la pâtisserie française dans un esprit de transmission, en France et à travers le monde.
L’assurance de continuer dans la médiation des valeurs tricolores avec une certaine maturité et une certaine sagesse.
Rendez vous donc au château de Ferrièrel !